SHIZEN
nekojita
titre
 
 
nekontact ^..^
NATURE
 
  des lauriers blancs
bordent l’oued asséché
un petit âne brait

la lune blonde
en secret sort de la mer
sa bouille humide

devise


lanterne-crypte
abrite les violettes
de mon enfance
les daturas en fleur
d’une hallucinante beauté
ploient sous l’averse
datura un bougainvillée
pressé dans un bouquin
le passé simple

un rapide trait gris
sur la blancheur de mes draps
le rat apeuré

les voleurs sans lune
oublient leurs traces de pas
dans le jardin zen
le saule pleureur a chaud
il rafraîchit ses feuilles
dans l’eau du bassin
le pic à tête rouge
au milieu des perruches
un solitaire
sur la théière
de grandes pales s’emballent
au loin l’Afrique
crapauds amoureux
passés au fil du sabre
coït interrompu
sur son oreiller
le souffle du crapaud-buffle
mêlé au sien
sur la terrasse
les voix de la médina
montent. La rue meurt !
dans sa cahute
elles partagent un verre de thé
le bruit des vagues

il taille les arbres
cisaille les bordures
son jardin l’émeut

comment oublier
le bleu-violet
des jacarandas
tout en fleur
trente-ans après
sa sève me nourrit encore
le pin taillé