des
lauriers blancs
bordent loued asséché
un petit âne brait |
la
lune blonde
en secret sort de la mer
sa bouille humide

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lanterne-crypte
abrite les violettes
de mon enfance |
les
daturas en fleur
dune hallucinante beauté
ploient sous laverse |
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un
bougainvillée
pressé dans un bouquin
le passé simple |
un
rapide trait gris
sur la blancheur de mes
draps
le rat apeuré |
les
voleurs sans lune
oublient leurs traces
de pas
dans le jardin zen |
le
saule pleureur a chaud
il rafraîchit ses feuilles
dans leau du bassin |
le pic à tête
rouge
au milieu des perruches
un solitaire |
sur
la théière
de grandes pales semballent
au loin lAfrique |
crapauds
amoureux
passés au fil du sabre
coït interrompu |
sur
son oreiller
le souffle du crapaud-buffle
mêlé au sien |
sur
la terrasse
les voix de la médina
montent. La rue meurt
! |
dans
sa cahute
elles partagent un verre
de thé
le bruit des vagues |
il taille les arbres
cisaille les
bordures
son jardin lémeut
|
comment
oublier
le bleu-violet
des jacarandas
tout en fleur
|
trente-ans
après
sa sève me nourrit encore
le pin taillé |