SANTOKA 1882-1940
nekojita
titre
 
山頭火 SANTOKA (1882-1940)
 
nekontact ^..^
NIHON NO HAIJIN
Bashô
Buson
Le chat et moi
Hosai
Haïku de la mer
Issa
Ryôkan
Santoka1
Santoka2
Shiki
Sôseki
Taigi
 

zen saké haïku

Qu'y faire sur mes contradictions le vent souffle« Il n’y a rien de plus facile à dire ni de plus difficile à faire que de lâcher prise. Il ne s’agit là ni d’un mol abandon de soi ni d’une obéissance aveugle. Dans ce lâcher-prise réside la paix de l’esprit.»

« Quand on mendie l’esprit doit ressembler aux nuages qui défilent, à l’eau qui coule. Si on reste trop longtemps dans le même endroit on s’enlise dans la routine. Mon esprit aspire à être comme l’eau, comme le ciel.»

« Un contact prolongé avec les gens engendre l’attachement, le conflit et la haine. Pour me débarrasser des conflits intérieurs et de la haine, j’ai besoin de marcher. »

« La sagesse est de voir le nouveau dans l’ordinaire, en s’accommodant du monde tel qu’il est. Il y a des trésors cachés dans l’instant présent. »

« Le saké pour le corps Le haïku pour le cœur »

Les trois vœux de SANTOKA

  • ne pas exiger l’impossible
  • ne pas regretter le passé
  • ne pas se culpabiliser

Les trois joies de SANTOKA

  • étude
  • contemplation
  • haïku

Bibliographie :
- Zen sake haïku, de Santoka, Trad. Cheng Wing Fun (Moundarren 2003).

- Zen à pas comptés, de Taneda Santoka ; dessins de Masayuki Kaï (Éditions Arichi 2008).

- Dans "le bol du mendiant", Taneda Santôka. Trad. André Vendevenne, calligraphies de Shôtei Ibana, haïga de Manda (Atelier Manda 2008).

しみじみしづかな
机の塵

calme mélancolique
de la poussière
sur le bureau

shimijimi
shizukana
tsukue no chiri

烏鳴いて
わたしも一人

un corbeau croasse
je suis seul
moi aussi

karasu naite
watashimo hitori

今日も郵便が来ない
とんぼとぶとぶ

aujourd’hui encore
pas de courrier
les libellules volètent

kyômo
yûbin ga konai
tombo tobutobu

われいまここに
海の青さの
かぎりなし

me voilà
là où le bleu de la mer
est sans limite

ware ima kokoni
umi no aosa no
kagirinashi

日ざかり泣いても
笑うても一人

en pleine chaleur
que je pleure ou que je ris
toujours aussi seul

hizakari
naitemo waratemo
hitori

こころおちつけば
水の音

mon cœur s’est calmé
le bruit de l’eau

kokoro
ochitsukeba
mizu no oto

水に雲かげも
おちつかせないものがある

dans l’eau
le reflet des nuages
la même impatience

mizu ni kumokage mo
ochitsuka senai monoga aru

風の中
おのれをめつつ
歩く

dans le vent
en m’assaillant de reproches
je marche

kaze no naka
onore o
metsutsu aruku

さてどちらへ行かう
風が吹く

et maintenant
de quel côté aller ?
le vent souffle

sate
dochira e ikau
kazega fuku

どうすることも
できない矛盾を風ふく

qu’y faire ?
sur mes contradictions
le vent souffle

dô suru kotomo
dekinai mujun o
kaze fuku

天の川ま
夜中の酔ひ
どれは踊る

sous le fleuve céleste
en pleine nuit
ivre je danse

ten no gawa ma
yonaka no yoi
dorewa odoru

蝿を打ち
蚊を打ち
我を打ち

je frappe les mouches
je frappe les moustiques
je me frappe moi-même

hae o uchi
ka o uchi
ware o uchi

まいにちはだか
てふてふやとんぼや

toute la journée nu
papillons et libellules

mainichi hadaka
tefutefu ya tonbo ya

ちんぽこもおそそも
湯いてあふれる湯

des bites et des chattes
en train de bouillir
affluence au bain public

chinpokomo ososomo
atsuite afureruyu

心むなしく
あらなみのよせては
かへし

le cœur libre
les vagues furieuses
s’approchent se retirent

kokoro munashiku
aranami no yoseteha
kaeshi

いちにち物いはず
波音

toute la journée
sans un mot
le bruit des vagues

ichinichi mono iwazu
nami oto

まつすぐな道で
さみしい

le chemin tout droit solitude

matsu suguna michide
samishii

へうへうとして
水を味ふ

allègre
à l’eau
je goûte

heu heu toshite
mizu o ajifu

けふのおじるは
水ばかり

mon déjeuner
d’aujourd’hui
de l’eau

kyô no ojiruwa
mizu bakari

生きてるることが
うれしい水をくむ

heureux
d’être en vie
je puise de l’eau

ikite ruru kotoga ureshii
mizu o kumu

ほろほろ酔うて
木の葉ふる

légèrement ivre
les feuilles des arbres
se dispersent

horo horo youte
ki no ha furu 

降るままぬれる
ままで歩く

c’est ainsi il pleut
je suis trempé
je marche

furu mama nureru
mamade aruku

あらしのあとの
しづけさの蝿で

dans l’accalmie
après la tempête
les mouches

arashi no ato no
shizukesa no haede

飲みたい水が
音たててるた

j’ai soif d’eau
le bruit de la cascade

nomitai mizu ga
oto tateteruta
?

翌も
漏り出したか

dans mon chapeau en bambou
aussi
une fuite

kasa mo moridashitaka

おとは
しぐれか

ce bruit
la pluie d’automne ?

otowa shigureka