SHIKI 1867-1902
nekojita
titre
 
子規 SHIKI (1867-1902)
 
nekontact ^..^
NIHON NO HAIJIN
Bashô
Buson
Le chat et moi
Hosai
Haïku de la mer
Issa
Ryôkan
Santoka1
Santoka2
Shiki
Sôseki
Taigi
 

tranquillité se promener seul heureux seul

Considéré comme « le père du haiku moderne », Masaoka Shiki - à qui l’on doit l’adoption définitive du terme - fut le grand défenseur de cette forme majeure de la poésie japonaise qu’il s’attacha à transmettre en fondant une école et une revue littéraire.

En dépit de la brièveté de sa vie, il était tuberculeux, son œuvre figure parmi celles des derniers maîtres de la grande tradition.

Traductions en français :
Cent sept haiku de Shiki
, Verdier 2002. Traducteur Joan Titus-Carmel.

Le mangeur de kakis qui aime les haïkus, de Shiki, Moundarren, 1992. Traducteur Cheng Wing Fun.

宿の春
何もなきこそ
何もあれ

printemps au foyer
il n’y a rien et pourtant
il y a bien tout

yado no haru
nanimo naki koso
nanimo are

鳥鳴いて
赤き木の実を
こぼしけり

l’oiseau chantant
a fait tomber par terre
une baie rouge

tori naite
akaki ko-no-mi
koboshikeri

長閑さの
独り行き独り
面白き

tranquillité
se promener seul
heureux seul

nodokasa no
hitori yuki hitori
omoshiroki

石に寝る蝶
はくめいの我を
夢むらん

dormant sur la pierre papillon–
rêverais-tu de moi,
l’infortuné ?

ishi ni neru chô
hakumei no ware o
yumemuran 

道づれは
胡蝶をたのむ
旅路かな

comme compagnon
je demande au papillon
d’être du voyage

michizure wa
kochô wo tanomu
tabiji kana

水がめに
蛙うくなり
五月雨

dans l’eau de la cruche
nage une grenouille verte
les pluies de mai

mizugame ni
kawazu uku nari
satsuki ame

こうもりの
飛ぶ音くらし
やぶの中

la chauve-souris
le bruit sombre de son vol
au cœur du bosquet

kô mori no
tobu oto kurashi
yabu no naka

鳴きやめて
飛ぶとき蝉の
みゆるなり

cessant de crier
quand la cigale s’envole
on la voit enfin !

naki yamete
tobutoki semino
miyuru nari

古壁の
すみに動かぞ
花見蜘蛛

au coin d’un vieux mur
totalement immobile
une araignée pleine

furukabeno
sumi ni ugokazo
hanami gumo

一群れの
鮎目をすぎぬ
水の色

un banc de truites
est passé devant mes yeux –
la couleur de l’eau !

hitomure no
ayu me wo suginu
mizu no iro

舟と岸
と話している
日永かな

la barque et la rive juste
conversant ensemble-
la longue journée !

fune to kishi
to hanashite iru
hinaga kana

さざ波に
とけたる池の
氷かな

le clapotis
a fait fondre la glace
de l’étang

sazanami ni
toketaru ike no
koori kana

島じまに
日をともしけり
春の海

sur toutes les îles
les lampes sont allumées
la mer au printemps

shimajimani
hi o tomoshikeri
haru no umi

飛んで来る
余所の落ち葉や
くるるあき

viennent voletant
des feuilles mortes d’ailleurs
l’automne s’achève

tonde kiru
yoso no ochibaya
kururu aki

長き夜を
月とる猿の
思案かな

une longue nuit
comment attraper la lune-
le rêve de singe

nagaki yo wo
tsuki toru saru no
shian kana

長き夜や
千年の後を
考える

ah la longue nuit
encore mille ans plus tard
errent mes pensées

nagaki yo ya
chitose no nochi o
kangaeru

秋風や
生きて相る
汝と我

Ah le vent d’automne
nous voir ensemble et toujours
vivants toi et moi

akikaze ya
ikite aimiru
nare to ware

余命
いくばくかある
夜短し

les jours qui me restent
seraient-ils déjà comptés
les nuits sont si brèves !

waga inochi
ikubaku ka aru
yo mijikashi

死にかけて
尚やかましき
秋の蝉

au seuil de la mort
plus bruyantes que jamais
cigales d’automne

shi ni kakete
nao yakamashiki
aki no semi

冬籠
たらいに馴るる
小鴨かな

retraite d’hiver
il s’habitue au baquet
le petit canard

fuyugomori
taraini naruru
kogamo kana