
Chiyo
Fukumasuya, née en 1703 à Matto, dans une famille
de monteur de rouleaux de calligraphie et de peinture, a
côtoyé, très jeune, peintres, poètes,
calligraphes, clients de l'échoppe. Sensible à l'odeur
si particulière de l'encre de Chine, à la beauté des
pinceaux et des bâtons d'encre, et à l'atmosphère
artistique de la boutique, elle compose son premier poème à six
ans.
A
douze ans, son père l'envoie au service du maître
de haiku Hansui, à Kanazawa, pour apprendre les caractères
chinois et la composition poétique, choses utiles à l'entreprise
familiale de montage de rouleaux.
Élève
de Shiko Kagami, disciple de Bashô, son nom commence à être
connu dans les cercles littéraires et ses poèmes
sont publiés dans des anthologies. Outre ses haikus,
Chiyo est aussi connue pour sa grande beauté. Le poète
Rokyo compose ce poème en son honneur :
ne
fais pas tomber le voyageur
de
son cheval
belle
herbe
Après
le décès de ses parents et de son frère,
elle tient la boutique familiale jusqu'à l'âge
de cinquante ans, époque à laquelle elle confie à sa
nièce Nao et à son mari Rokubei le soin de
s'occuper du négoce pour se consacrer entièrement à la
voie du haiku et fréquenter les cercles poétiques.
En
1754, Chiyo devient bonzesse de l'école bouddhiste
de la Terre Pure (Jodo Shinshu), se fait appeler Chiyo-ni
(bonzesse Chiyo) et prend le nom bouddhiste Soen (jardin
nu). Le jour de son ordination, elle se fait raser les cheveux
et compose :
le rouge à lèvres
ma
bouche a oublié
ah!
l'eau de source
Chiyo-ni
n'habite pas de façon permanente au temple, mais,
en tant que bonzesse et artiste, se trouve en dehors du système
cloisonné des classes et non concernée par
les normes et codes sociaux imposés aux femmes d'alors.
Elle devient plus active que jamais dans le milieu haiku.
Son style est pur, sans artifice, sans ornement, parfaitement
naturel comme sa vie. Chiyo-ni pratique la voie de l'harmonie
avec la nature et cultive, à la suite de Bashô,
l'élégance poétique (fuga no michi),
la poésie comme art de vivre. Voie spirituelle et
voie poétique se confondent. Son art s'épure
et elle commence à voir les choses telles qu'elles
sont.
Peu
de temps avant de mourir, elle compose le poème qui
sera le dernier écrit de sa main :
l'eau est limpide et
fraîche
les
lucioles s'éteignent
rien
d'autre
Et
dicte le dernier poème qu'elle compose :
j'aurai vu la lune aussi
à ce monde
adieu
En
1775, à soixante-douze ans, Chiyo-ni quitte ce monde
flottant.
Daprès
la traduction de Cheng
Wing Fun : Bonzesse
au jardin nu, de Chiyo-ni. (Moundarren
2005).
Ses
publications :
-
1764
: Chiyo-ni kushu, Recueil des haikus de Chiyo-ni (564
haiku)
-
1771 :
Haikai matsu no koe, Haiku du chant des pins (327
haiku).
Transcription
phonétique : nekojita.
|
うら町の
鼾あかるし
けふの月 |
dans
la rue derrière
des ronflements épanouis
nuit de pleine
lune |
ura
machi no
ibiki akarushi
kyô no tsuki |
紅さいた
口もわするる
清水哉 |
le
rouge à lèvres
ma bouche a oublié
Ah ! l’eau de la source |
beni
saita
kuchi mo wasururu
shimizu kana |
そのわかれ
浮草の花祑
けしの花 |
adieu
fleur du monde
flottant
fleur de coquelicot |
sono
wakare
ukikusa no hana
keshi no hana |
清水すずし
蛍のさえて
なにもなし |
l’eau
est limpide et fraîche
les lucioles
s’éteignent
rien d’autre |
seisui
suzushi
hotaru no saete
nanimo nashi
|
月も見て
我はこの世ぺ
かしく哉 |
j’aurai
vu la lune aussi
à ce monde
adieu |
tsuki
mo mite
ware wa kono
yo o
kashiku kana |
鶴のあそび
雲井にかなふ
初日哉 |
batifolent
les grues
jusque dans le
ciel
premier soleil
de lannée |
tsuru
no asobi
kumoi ni kanafu
hatsuhi kana |
もれ出る
山又山や
はつ霧 |
voilée,
dévoilée
montagne après montagne
première brume de l’année |
morederu
yama mata yama
ya
hatsu kiri |
屠蘇酒や
又とそまでの
遊びそめ |
d’une
coupe de saké épicé du nouvel an
jusquà une autre coupe
premier plaisir
de lannée |
tosozake
ya
mata toso* made
no
asobi some
* saké épicé du
nouvel an |
梅が香や
ことに月夜の
おもしろさ |
le
parfum du prunier
parfaitement
envoûtant
au clair de lune |
umega
kaoriya
kotoni tsukiyono
omoshirosa |
手折らるる
人に薫るや
梅の花 |
pour
celui dont la main en casse un rameau
le parfum
des fleurs du
prunier |
te
oraruru
hitoni kaoruya
ume no hana |
春雨や
美くしうなる
ものばかり |
pluie
de printemps
toute chose
embellit |
harusame
ya
utsukushi unaru
mono bakari |
道すがら
清水の種や
けふの雨 |
sur
la route
semence d’eau de source
la pluie d’aujourd’hui
adieu à Gosen |
michi
sugara
shimizu no tane ya
kyô* no ame
* kefu=>kyô
|
蝶ほどの
笠になるまで
したひけり |
jusqu’à ce
que son chapeau en bambou devienne papillon
je reste attaché à lui
adieu à Gosen |
chyô hodono
kasa ni naru
made
shitai keri |
若くさや
きれまきれまに
水のいろ |
les
jeunes herbes
entre chaque
brin
miroite l’eau |
wakakusa
ya
kirema kirema
ni
mizu no iro
|
若草や
駒の寝起きの
うつくしき |
dans
les jeunes herbes
les poulains
couchés, debout
splendeur |
wakakusa
ya
koma no neoki no
utsukushiki |
朝夕に
雫のふとる
にの⽋哉 |
matin
et soir
les gouttes de
rosée gonflent
les bourgeons |
asayû ni
shizuku no futoru
konome kana |
結ふと
解ふと風の
やなぎかな |
emmêlé
démêlé par le vent
ah ! le saule pleureur |
musubu
futo
tokufuto kaze
no
yanagi kana |
鴬や
また言ひなほし
言ひなほし |
le
rossignol
se reprend
encore se reprend |
uguisu
ya
mata ihinahoshi
ihinahoshi |
駈出る
駒も足嗅ぐ
すみれかな |
les
chevaux après le galop
reniflent leurs
pattes
Ah ! les violettes |
kakederu
koma mo hashi kagu
sumire kana
|
うつむいた
所が台や
すみれ草 |
tête
baissée
sur lautel du bouddha
les violettes |
utsumuita
tokoroga dai ya
sumirekusa |
根を我つて
女子の欲や
すみれ草 |
désir
de femme
profondément enraciné
les violettes |
ne
o tsuite
onago* no yoku
ya
sumire kusa
* se lit
aussi "joshi" |
声たてぬ
時かわかれぞ
猫の恋 |
plus
un bruit
le moment de
la séparation ?
les chats en
chaleur |
koe
tatenu
toki ka wakarezo
neko no koi |
思ひわすれ
思ひ出す日そ
春の鹿 |
du
temps passé oublié
me revient le
souvenir
les biches au
printemps |
omoiwasure
omoidasu hiso
haru no shika |
鍋墨の
行方はづかし
かきつばた |
la
marmite couverte de suie
honteuse
au milieu des
iris |
nabezumi
no
yukue hazukashi
kakitsubata |
杜鵑
まだ白紙の
あはれなり |
le
coucou
la page blanche
solitude |
hototogisu
mada shirogami*
no
aware nari
*se lit
aussi "hakushi"
|
足跡は
男なりけり
初櫻 |
ces
traces de pas
celles d’un homme
les premières fleurs de cerisier |
ashiato
wa
otoko narikeri
hatsusakura |
晩鐘を
空におさゆる
さくらかな |
le
son de la cloche du soir
immobilisé dans le ciel
les cerisiers
en fleurs |
banshô o
sora ni osayuru
sakura kana |
眼をふさぐ
道のおすれて
山さくら |
les
yeux accaparés
en oublient le
chemin
les cerisiers
de la montagne en fleurs |
me
o fusagu
michi no osurete
yama sakura |
つくつくし
ここらに寺の
跡もあり |
au milieu d'un champ de prêles
les ruines
d'un
temple écroulé
|
tsukutsukushi
kokora ni tera
no
ato mo ari |
蝶々や
をなごの道の
後や先 |
papillon,
papillon
sur le chemin
de la fillette
derrière, devant |
chôchô ya
onago no michi
no
ushiro ya saki |
蝶々や
何を夢見て
羽つかひ |
papillon
à quoi rêves-tu ?
à frémir ainsi des ailes ?
|
chôchô ya
nani
o yume mite
hane
tsukai
|
たんぽぽや
折々さます
蝶の夢 |
les
pissenlits
de temps à autre réveillent
les papillons
de leurs rêves |
tanpopo
ya
oriori samasu
chyô no yume |
蝶は夢の
名残わけ人
花野哉 |
traces
des rêves des papillons
les fleurs dans
les champs |
chô wa
yume no
nagori wake hito
hanaya kana |
蝶々や
なれも腹たつ
日のあらむ |
papillon
en colère comme tout le monde
un jour ou l’autre |
chôchô ya
naremo onaka
tatsu
hi no aramu |
転ろばても
笑うてばかり
ひひな哉 |
même
renversées
ne cessent de
sourire
les poupées de la fête |
korobatemo
waratte bakari
hihina kana |
踞ばふて
雲を伺ふ>
蛙かな |
accroupie
elle
observe les nuages
la grenouille
|
uzukubatte
kumo o ukagau
kaeru kana |
雨雲に
はらのふくるる
蛙かな |
sous
les nuages de pluie
ventre gonflé
la grenouille |
amagumo
ni
hara no fukururu
kaeru kana |
茶のはなや
此夕暮を
咲のばし |
des
théiers en fleurs
la floraison
prolonge le crépuscule |
cha
no hana ya
kore yûgure o
saki no bashi |
かけたらぬ
女心や
土用干 |
jamais éteint
mon cœur de femme
jaère mes vêtements |
kaketaranu
onnagokoro ya
doyôboshi |
釣杖の
糸にさはるや
夏の月 |
le
fil de la canne à pêche
effleure
la lune d’été |
tsuri tsue
no
ito ni saharuya
natsu no tsuki |
動ごかして
みれど竹にも
暑哉 |
même
dans les bambous
qui frémissent
quelle chaleur ! |
ugokashite
miredo take ni
mo
atsusa kana |
涼しさや
裾からも吹
薮たたみ |
fraîcheur !
le bas de ma
robe soulevé par le vent
dans le bosquet
de bambous |
suzushisa
ya
susokara mo fuki
yabutatami |
夕顔や
物のかくれて
うつくしき |
le
liseron du soir
la grâce
des choses cachées |
yûgao
ya
mono no kakurete
utsukushiki |
|
le
liseron du soir
la peau dune femme
au moment où elle se découvre |
yûgao
ya
onago no hada
no
miyuru toki |
|
je
me lève
je me couche
si vaste la moustiquaire |
okite
mitsu
nete mitsu kaya no
hirosa kan |
朝顔わ
蜘蛛の糸にも
咲きにけり |
le liseron du matin
malgré la toile daraignée
a éclos
|
asagao wa
kumo
no ito nimo
sakini
keri
|
|
le liseron
au seau
du puits sest enroulé
à mon voisin je vais quémander de leau
|
asagao ni
tsurube
torarete
morai
mizu
|
こばれては
もとの水なり
紅の露 |
renversée
ce nest que de leau
la rosée sur la fleur de centaurée |
kobaretewa
moto no mizu
nari
beni no tsuyu |
|
au-dessus
du bain
elle pourchasse
son ombre
la libellule |
gyôzui ni
o noga
kage ou
tonbo
kana
|
|
juste au-dessus de la rivière
où coule lobscurité
les lucioles
|
kawa bakari
yami
wa nagarete
hotaru
kana
|
しののめや
とめし蛍を
置忘れ |
Nuages de laube
les lucioles
de la nuit dernière
déjà oubliées
|
shino no me ya
tomeshi
hotaru wo
okiwasure
|
松の葉も
よみつくすほど
涼けり |
Je compte les aiguilles de pin
jusquà
ressentir
la fraîcheur
|
matsu
no ha mo
yomitsukusu hodo
suzushi keri |
澁かろか
知らぬど柿の
初ちぎり |
Sera-t-il âpre ?
je lignore encore
le premier
kaki cueilli
|
shibukaro
ka
shiranu do kaki no
hatsu chigiri |
道の記の
筆にも結ぶ
清水かな |
Pour mes notes de voyage
mon pinceau
aussi je trempe
dans
leau de source
|
michi no ki no
fude
ni mo musubu
shimizu
kana
|
清水には
裏も表も
なかりけり |
L’eau
limpide
ni dedans
ni dehors |
seisui
ni wa
uramo omotemo
nakari keri |
滝の音も
細るや峰に
蝉の声 |
Même
le bruit de la cascade
sest affaibli
le chant des
cigales |
taki
no oto mo
hosoru ya mine ni
semi no koe |
雨の音を
洗てすずし
松の蝉 |
Le
son de la pluie
à sa fraîcheur se rincent
les cigales des
pins |
ame
no oto wo
arate suzushi
matsu no semi |
涼しさや
夜ふかき橋に
しらぬ同士 |
Prenant
le frais
sur le pont,
au milieu de la nuit
des gens qui
ne se connaissent pas |
suzushisa
ya
yo fukaki hashi
ni
shiranu dôshi |
簾下げて
誰が妻ならん
涼舟 |
Store
en roseaux descendu
la femme de qui
prenant le frais
sur une barque ? |
misu
sagete
dare ga tsuma
naran
suzushi fune |
拾ふもの
みな動くなり
潮干潟 |
Tout
ce quon ramasse
bouge
à marée basse |
hirofumono
mina ugoku nari
shio kata |
こぼれては
風拾ひ行
千鳥かな |
Le vent
qui passe les disperse
les rassemble
les pluviers
|
koborete
wa
kaze hirohi yuki
chidori kana |
わたり鳥
むつかしいほど
出ありきて |
Les oiseaux migrateurs
braillards
sur le départ |
watari tori
mutsukashii hodo
dearikite |
初雁や
よいよながき
夜にかはり |
Les premières oies sauvages
les nuits
sont de plus
en plus longues |
hatsu kari ya
yoiyo nagai
yonikahari |
売られても
秋をわすねぬ
鶉哉 |
Même
en vente au marché
elles
n’oublient pas l’automne
les cailles
|
uraretemo
aki o wasunenu
uzura kana |
長き夜や
かはりがはりに
虫の声 |
Longue nuit
chacun
son tour
chantent
les insectes
|
nagaki yoya
kahari
gahari ni
mushi
no koe
|
秋風の
山をまはるや
鐘の声 |
Avec le vent d’automne
qui tournoie
dans la montagne
le son
de la cloche
|
akikaze no
yama
o miharuya
kane
no koe
|
をしなべて
声なき蝶も
法の場 |
Le papillon aussi
silencieux
cérémonie bouddhiste
|
oshinabete
koe nakichô mo
hô no ba
|
ゆふぐれを
余所に預けて
もみち哉 |
Le crépuscule
accaparé
par les
feuilles rouges des érables
|
yuugure o
yoso
ni azukete
momiji
kana
|
夢さめぬ
畳に菊の
咲しけふ |
Interrompant mon rêve
le chrysanthème sur le tatami
vient
d’éclore
|
yume samenu
tatami
ni kiku no
sakishi
kyô
|
三日月に
ひしひしと物の
静まりぬ |
Premier croissant de lune
me pénètre imperceptiblement
le silence
|
mikazuki ni
hishihishi
to mono no
shizumarinu
|
待暮も
曙もなき
紙衣かな |
Nattendant ni le soir
ni laube non plus
mes vieux
vêtements
|
machi kure mo
akebono
mo naki
shiginu
kana
|
何着ても
うつくしうなる
月見哉 |
Quelque soit lhabit quon
porte
il est élégant
quand
on contemple la lune
|
nani kitemo
utsukushi
unaru
tsukimi
kana
|
名月や
眼に置ながら
遠歩行 |
À la pleine lune dautomne
mes yeux
sont rivés
longue
promenade
|
meigetsu ya
me ni
okinagara
tooi
hokô
|
月の夜や
石に出て鳴
きりぎりす |
Nuit de lune
perché sur une pierre
stridule
un criquet
|
tsuki no yo ya
ishi
ni detenaki
kirigirisu
|
名月に
帰て咄す
事はなし |
Pleine lune dautomne
de retour
rien à en dire
|
meigetsu ni
kaete hanasu
kotobanashi
|
蚊帳の手を
ひとつはずして
月見かな |
Par un coin décroché
de la
moustiquaire
ah ! la lune
|
kaya no te o
hitotsu
hazushite
tsukimi
kana
|
二日三日
身に添いかぬる
袷かな |
Deux-trois
jours durant
il sera mal ajusté au corps
le kimono doublé |
futsuka
mikka
mi ni sôikanuru
awase kana |
ともかくも
風にかせて
かれ尾花 |
Quoiquil
en soit
au vent sen remettent
les fétuques flétris |
tomokakumo
kaze ni makasete
kare obana |
|
Le
souffle du vent
fendu, fendu
par le bosquet
darbres en hiver |
fukikaze
no
hanarebanare
ya
fuyu kodachi |
|
Première
pluie dhiver
sur des bambous
quelque part
à laube |
hatsushigure
nan se/sho yara
take no
asaborake |
|
Pluie
dhiver
dans la même chambre quhier
aujourdhui aussi se termine |
shigururu
ya
hitoma ni kinô
kyô mo kure |
|
Première
neige
ce que jécris sefface
ce que jécris sefface |
hatsuyuki
ya
monokakeba kie
kakeba kie |
花となり
雫となるや
今朝の雪 |
Elle
devient fleur
elle devient
goutte deau
la neige ce matin |
hana
to nari
shizuku to naru
ya
kesa no yuki |
|
Nuit
de neige
seul le son du
seau
descendant dans
le puits |
yuki
no yo ya
hitori tsurube no
otoru oto |
声なくば
鷺うしなはむ
今朝の雪 |
Sans
leurs cris
des hérons on serait privé
matin de neige |
koe
nakuba
sagi ushinahamu
kesa no yuki |
|
Sur
champs et montagnes
rien ne bouge
matin de neige |
no
ni yama ni
ugoku mono nashi
yuki no asa |
|
Ploient
en ce monde flottant
les bambous sous
la neige |
shinawaneba
naranu ukiyo
ya
take no yuki |
|
Sous
la neige
mon reflet dans
l’eau
jobserve attentivement |
ware
yuki o
mizu ni utsushite
nirami keri |
|
Ceux
qui sont tombés
rient de ceux
qui tombent
admirant le paysage
sous la neige |
korobuhito
o
waraute korobu
yukimi kana |
何事も
筆の住来や
冬籠 |
Toutes
les nouvelles
par échange de courrier
réclusion hivernale |
nanigoto
mo
fude no ôrai ya
fuyu gomori |
物ぬひや
夢たたみこむ
師走の夜 |
En
train de coudre
repliée dans le rêve
fin de lannée |
mono
nuhi ya
yume tatamikomu
shiwasu no yo |
鳥影も
葉に見て淋し
冬の月 |
Prenant
lombre des oiseaux pour des feuilles
solitude
la lune dhiver |
torikage
mo
ha ni mite sabishi
fuyu no tsuki |
独り寝の
さめて霜夜を
さとりけり |
Dormant seule
réveillée par le gel nocturne
pur ravissement
|
hitori ne no
sameteshimoyo
satori
keri
|